hello darkness, my old friend

(personnalité intp), inventif, arrogant, fin observateur, réfléchi, égocentrique, vif, rationnel, efficace, décomplexé, vie dardée d'ennui, manipulateur, introverti, intuitif, apathique, honnête, égoïste.

(i), La Nouvelle-Orléans est la terre qui l'a vu naître, et jamais Andres n'a été susceptible de considérer la cohésion entre blancs et noirs d'un oeil optimiste. De son vivant, le dégoût poignant, ce racisme féroce, jalonnait sa vie. Suite à sa mort, et aux longues années qui l'ont suivie, l’écœurement est toujours de mise lorsque ses doigts frôlent et enserrent d'autres plus sombres que les siens. Mais les décennies faisant de leur mieux pour soigner les plaies, Andres se maîtrise, se contrôle dorénavant, malgré ce sentiment de supériorité qui fait souvent vibrer sa voix. (ii), L'ennui est une notion qu'Andres ne connait que trop bien. C'est un sentiment puissant, insidieux, qui se glisse dans ses veines glaciales pour ne jamais en ressortir ; aussi, il pousse toujours un peu plus loin les limites de la perversion pour se sentir vivant et ce, même s'il a cruellement conscience de son état. (iii), Andres est un aficionado d'artefacts obscurs, au passé trouble et aux significations étranges. Devenu conservateur de musée il y a de ça cinq ans, il a eu la possibilité d'organiser son réseau de relations selon ses bons désirs et d'obtenir quelques précieux trésors qu'il conserve jalousement dans son manoir. Souvent, pourtant, il se contente de revendre les objets dits maudits qu'il achète, exploitant sans vergogne la crédulité des humains. (iv), Andres est sensible à la beauté. La beauté d'une œuvre, d'une musique, d'une femme ou d'un homme. Il aime en prendre compte, posséder et détruire. C'est un cercle vicieux, où le beau craquelle sous ses doigts avisés, ses pensées infâmes et ses jeux atroces. Il se pense diabolique, à l'écart de la bien-pensance, et peut-être l'est-il devenu à force d'avoir vécu parmi les humains. (v), En 2012, Andres est revenu en Nouvelle-Orléans après avoir passé une vingtaine d'années à sillonner ici et là des villes qui semblaient attiser sa curiosité. Il s'agit là d'une habitude qu'il a prise ; tous les dix ans, le vampire quitte cette ville qui l'a vu naître par deux fois, et n'y retourne que vingt ans après son départ. Le temps de se faire oublier, de renaître peut-être ailleurs. Il recherche l'adrénaline, la passion, mais n'a jamais réussi à trouver ce Graal – alors en désespoir de cause, il revient là où son immortalité s'est façonnée. (vi), Andres manque d'empathie. Il n'en souffre guère, mais a conscience de sa gaucherie lorsque les conventions sociales exigent de lui une larme, ou une marque d'affection qu'il est incapable de donner. Il est froid, comme taillé dans la pierre. (vii), Avant sa mort, Andres vivait pieusement. Il priait en compagnie de sa femme, et de ses enfants, et a trouvé en la vampire qui lui a fait boire son sang l'ardeur diabolique dont sa vie manquait et dont il pouvait se passer. Il a été manipulé à outrance, poussé aux limites de la folie, dessiné selon le bon vouloir de ce démon ; lorsqu'il s'est pendu, il a pensé accueillir la mort comme une délivrance, puis s'est réveillé. Il a alors tué celle qui était sa femme, sans lui faire vivre les tourments qu'il a lui-même vécus, et s'est empressé de s'attaquer à quelqu'un d'autre afin de laisser ses enfants en paix. A cette époque, il s'appelait encore Louis Granger, et il venait de naître une seconde fois. (viii), Malgré ses voyages, Andres n'est guère devenu polyglotte ; les deux seules langues méritant son attention étant l'anglais et le français. Il les maîtrise par ailleurs avec brio, grand amateur de joutes verbales et de remarques pernicieuses, lui qui n'était qu'un homme de ferme de son vivant. Sans culture, sans appréciation du monde extérieur, pieux et déterminé à le rester. Pourtant, Andres accorde à cette ombre du passé un regard presque sympathique ; il n'a rien comme l'homme qu'il était, aimerait presque le redevenir lorsque les jours se font trop longs. (ix), N'ayant pas eu d'aîné pour le guider, il a mis un certain temps avant de parvenir à contrôler totalement sa soif insatiable de sang. Aujourd'hui, il est plus raisonné, plus raisonnable, et s'il attaque sur le moment, ce  n'est que pour mieux effacer la mémoire de sa victime après coup. Il n'est pas vampire à semer des cadavres sur son sillage, préfère prendre son temps, commencer en douceur pour mieux frapper par la suite. Ses jeux mettent parfois des semaines, voire des mois, à atteindre un certain paroxysme. Méticuleux, Andres veut faire les choses bien, les mettre en branle sans avoir peur de se manger un retour de bâton. (x), Pour l'instant, il n'a pas encore changé le moindre humain en vampire, mais il commence à y réfléchir ; peut-être que se lier à un nouveau né le sortirait de sa torpeur. Cette supposition est attirante mais, profondément égoïste et égocentrique, Andres n'est pas certain de pouvoir guider convenablement un jeune vampire.