children of the night

“L'expression "mort naturelle" est charmante.
Elle laisse supposer qu'il existe une mort surnaturelle,
voire une mort contre nature.”

Créature féminine des ombres, démone sensuelle aux cris diaboliques, annonceuse de mort, la banshee a les yeux posés sur le destin de chaque individu, et elle en joue, elle en joue. Banshee a chaque fil de vie, chaque fil de mort aussi, entre ses doigts souillés de liquide vermeille. L'envol des âmes damnées pour ultime rédemption. Barrière éternelle entre l’enfer des vivants et l'au-delà, exerçant un charme indomptable sur quelconque individu qu'elle remarque, elle choisit ses proies. Quand elle contrôle cependant sa voix.
Et elle crie, elle crie, elle crie. C'est son insulte, son injure.

Les vampires ont pris le contrôle de la ville depuis bien des années. Bien des décennies. Bien des siècles. Les familles originelles s'adonnent à des plaisirs excessifs, les canines s'enfonçant dans les chaires d'innocents, l'hémoglobine des humains coulant à flots. La menace banshee semble lointaine, et l'explosion de leur rébellion n'est qu'un sombre souvenir que tout le monde a effacé avec la mise en place de la suprématie vampirique. Les quelques démones survivantes soumises, réduites au statut d'esclaves, on leur donne l'ordre de se taire pour l'éternité, les lèvres closes à jamais. Mais tout le monde sait que personne ne peut dompter la mort. Elle nous rattrape constamment. Elle a même une longueur d'avance.
La Nouvelle-Orléans pour champ de bataille où s'affrontent les nuances du vice, les démons assoiffés de sang ferment les yeux, abaissent les dents, alors que le Cercle se ranime, doucement. Tel un phénix, il renait de ses cendres.